Sur une surface de papier, l’artiste étale son fusain. Deux enfants de chair d’arbre, blanc et noir, se prêtent donc substance. Alors les doigts de l’artiste, comme animés d’intuition, se posent, plus ou moins fort, à plat ou inclinés. Echos des mains pariétales des premiers âges, ces gestes simples, sur ces matières simples, par leur répétition, forment de petites clairières au sein de l’ombre. Ces humbles traces d’identité ainsi juxtaposées génèrent des rythmes, de subtiles vibrations, ouvrent de complexes espaces où l’œil et l’esprit peuvent se perdre pour mieux trouver. Dans ces labyrinthes d’infimes lueurs, fruits des méditations du créateur, vous avez libre entrée. Vous pouvez vous représenter des mondes, de la cellule aux nébuleuses, ou mieux, vous abstraire de toute préfiguration, vous laisser happer par les œuvres de la série « Empreintes » et vous emporter vers l’ailleurs.
Alain Renoy
Alain Renoy